RL2016 #2 : Comme dans un film - Régis de Sá Moreira ****

J'aime beaucoup Régis de Sá Moreira parce qu'il ose l'improbable avec le sérieux risque de se planter. A part Le libraire qui est de facture classique, chaque contrainte est un temps littéraire chez lui. Dans Mari et femme, il anticipait sur la théorie du genre. Avec La vie, j'ai frôlé la saturation en cours de partie et comme par magie, j'ai relevé le défi de poursuivre le petit sillon tracé. Là encore, combien de fois je me suis dit "Jamais je ne terminerai ce bouquin, jamais" et "Non, mais là, Régis, vous abusez", combien de fois je me suis surprise à reprendre la lecture, sans effort, contente de retrouver ce couple de rien, qui se raconte au travers de dialogues, à coups de ELLE et de LUI. Et le pire est que cela a fonctionné chez moi. Je me suis attachée à eux et les ai quittés à regret. Ils me manquent.
Moralité : Régis de Sá Moreira rend ses lecteurs assidus et patients.


Un homme, une femme, une rencontre et le début des ennuis !

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Tout y est dans ce livre : l'amour, la passion, le sexe (très très présent, de plus en plus ... Un message subliminal, Régis ?), les disputes, la fidélité et sa copine Trahison, les parents, la famille -la grande et la petite-, le cinéma et les anniversaires de rencontre, la Poste et la bibliothèque, les digressions constantes -et tous ceux qui s'incrustent au quotidien dans le fond (la vie) et la forme (le scénario)-, des personnages savoureux (sa grand-mère à ELLE, Dieu), les acteurs -les vrais, pas les "en toc"- (on n'oublie pas qu'on est presque dans un film),  de l'humour et de la tendresse, beaucoup de joie et une belle énergie.

J'ai lu ce livre en même temps que le dernier Harry Potter en VO et je pense que c'est un bon compromis. La nature de Comme dans un film est claquante, sans repos. Lire à côté un roman de narration usuelle repose l'esprit et permet d'apprécier davantage le travail d'écriture et de relance. 

page 110
LUI : Un samedi matin, elle me dit qu'elle aimerait bien aller à Disneyland.
ELLE : Il me répond plutôt crever.
LUI : Comme un idiot, j'ajoute que je préfère encore aller au Parc Astérix.
ELLE : Alors on va au parc Astérix !
LUI : Ce n'est qu'après, au sommet d'une montagne russe, que je comprends que je me suis fait avoir et qu'elle voulait aller au parc Astérix depuis le début.

J'ai toujours une admiration pour ceux et celles qui osent, parce qu'ils ne s'ennuient pas et ne m'en ennuient pas. Je crois, Régis, que je vais continuer à vous suivre de très près ! 

NB : une performance que vous détenez là ! Rares sont les auteurs dont je lis plus de quatre œuvres consécutives.

Éditions Au diable Vauvert

Du même auteur : La vie

et un de plus pour le challenge de Sophie Hérisson (2/6 dans la catégorie Découvreur 1%)

7 commentaires:

  1. Bravo pour ta persévérance et qui sait une début d'addiction, si je puis me permettre ?? ^-^Je n'aime pas du tout cette forme narrative qui me gâche le plaisir mais vu ton enthousiasme j'essaierais peut-être un jour, quand j'oserai sortir de ma zone de confort ! ;)

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  2. Eh bien, c'est une histoire d'amour qui commence entre cet auteur et toi!
    Je l'ai feuilleté et j'ai eu l'impression (peut-être à tort) que ce ne serait pas pour moi.

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  3. Je suis comme Valérie, persuadé - peut-être à tort aussi - qu'il n'est pas pour moi (surtout que j'ai déjà lu un de ses textes et qu'il m'avait très moyennement emballé).

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  4. J'avais bien aimé La vie, mais là, franchement, je m'interroge... Pas certaine de tenir la distance...

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  5. spécial mais ça pourrait me plaire. L'extrait me rend... perplexe! bonne soirée !

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  6. J'adore l'extrait ! J'avais lu Mari et femme , hyper casse gueule en effet, et bien réussi

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