Rien ne s'oppose à la nuit - Delphine de Vigan *****

Témoignage magnifique sur la vie de Lucile, la mère de l'auteure : inspection de son enfance au sein d'une fratrie constituée de neuf enfants, de sa vie chaotique d'adulte et d'amoureuse. Fille splendide et hypnotique de Liane et Georges Poirier, titis parisiens régulièrement fauchés et dépendants de la fortune professionnelle paternelle, Lucile apprend vite à utiliser son ravissant visage en mannequinant très tôt. Souffrant d'un mal-être conséquent à des relations familiales ambiguës, à un état de survie permanent au sein du clan, à des deuils insurmontables et de douleur imprescriptible et inavouée, elle comprend rapidement que le suicide devient monnaie courante.
A travers cette véritable plongée en apnée en Lucile, le récit est entrecoupé de remarques et d'états-d'âme de l'auteure sur l'enquête, étayés par des faits relatés par différents protagonistes, aidant à cerner au mieux la personnalité complexe de l'héroïne.
Le titre provient d'une phrase de la chanson Osez Joséphine d'Alain Bashung. Pourtant, au cours de ma lecture, je n'ai cessé de fredonner La nuit, je mens du même chanteur, ode magnifique qui sied parfaitement à ma Lucile, celle que j'ai imaginée, celle qui m'a imprégnée à travers les écrits de son aînée. Delphine de Vigan gagne en sérénité à la fin de ce récit éprouvant tant il remue de souvenirs douloureux, de secrets inavoués, toujours sous-entendus. Jamais je n'ai détesté cette maman qui a survécu pour ses deux filles, une maman courage et admirable à sa façon. Dans le même registre mais en plus apaisé, Noëlle Châtelet dans le magnifique La dernière leçon traite du même thème avec une égale subtilité.
La couverture splendide représente Lucile en biais lors d'un repas de famille, cigarette entre les mains, au-dessus de tout, hors de tout … à son image.

Éditions Jean-Claude Lattès

emprunté à la bibliothèque et acheté récemment en poche par mon A. !!!

avis : Evalire, Lystig
évasion musicale: La nuit je mens - Alain Bashung (assurément, ce chanteur me manque beaucoup)


  
Prix du Roman Fnac 2011 ; Prix du roman France Télévision 2011 ; Prix Renaudot des Lycéens 2011

4 commentaires:

  1. Bonjour Philisine, je découvre ton blog, et je m'inscris à ta newsletter, car les quelques articles que je viens de lire me plaisent beaucoup...je reviendrai donc! bonne semaine à toi.

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    1. Merci, Sophie, j'ai découvert ton blog grâce à tes passages chez Anis et je m'y plais aussi beaucoup (inscription à ta newsletter également). J'admire ta force de conviction et tes écrits. Je vais donc souvent venir te voir.

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  2. La photo de couverture fait intégralement partie du livre, j'espère qu'ils sauront la conserver pour une édition de poche ...

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  3. J'en suis convaincue : d'abord parce qu'elle est sublime et ensuite parce qu'elle fait partie de l'œuvre comme tu le rappelles si bIen. Bises

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